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CHATEL GUYON: les villages de Saint HIPPOLYTE et ROCHEPRADIERE

Ces deux villages situés au sud-est de la commune sont nichés sur le flanc de la colline qui conduit aux remparts de la chaîne des Puys

Saint Hippolyte
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Appelé Sanctus Ypolitus vers 1165 le village a été nommé Saint-Jean-d'En-Haut jusqu'à la Révolution.
Au préalable il s'appelait Sousmarcheix.
Saint Hippolyte centre communal : C'est une histoire complexe, suite
aux remaniements dans son assise Territoriale.
l'Eglise paroissiale située à Saint-Jean-d'en-Haut, aurait été cédée par l'évèque de Clermont, "Etienne"
au chapitre cathédral en 959, puis elle fut patronnée par l'Abbaye Saint Amable de Riom.
En fait en 1665, elle appartient à l'Abbaye de Mozac.

Au XVII°siècle cinq villages constituaient la paroisse (Rochepradière et Sousmarcheix au nord Enval - La Sauzéde et Beauvaleix au sud).
Les deux premiers villages souhaitent déplacer le centre de la paroisse dite Saint-Jean de Saint Hippolyte;
en 1747 ils font admettre la construction d'un presbytère à Sousmarcheix.
Puis en 1758, ils demandent la construction d'une chapelle; l'accord est donné sous conditions:
que les frais soient payés par les deux villages, pas de cimetière et
le service divin s'y ferait seulement "pendant les temps rigoureux de l'hiver" .

La chapelle construite à côté de Sousmarcheix devient trés vite, Eglise paroissiale; elle est bénie en 1761;
les habitants des trois villages occidentaux entrent alors dans une "jalouse mutinerie, faisant enterrer les morts dans les communes voisines.
Le curé demande à l'intendant d'intervenir et oblige les récalcitrants à se soumettre; les "mutins" finirent par obtempérer,
En janvier 1790, la nouvelle commune dite "Saint Hippolyte" avec ses villages, Rochepradière- Enval- Beauvaleix- La Sauzède
est transférée au canton de Volvic; puis sous le consulat ce canton est supprimé; et il est intégré au canton de Riom-Est.
Le 12 mars 1874 nouveau changement de territoire , Enval devient centre communal auquel sont rattachés Beauvaleix et La Sauzède.
Saint Hippolyte entre dans le rayon de Châtel_Guyon.
Puis en 1973 Saint-Hippolyte devient commune associée de Châtel-Guyon, et elle fusionne
en 2007 pour devenir "village de la commune" ainsi que Rochepradière. La vie de ces deux villages est liée.

Panorama cliquer .
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Pour raconter la vie pendant le siècle dernier , nous avons rencontré "Roland MARIUS "
connu à Saint Hippolyte sous le surnom de « Calèche », ancien conseiller municipal  de 1959 à 1989,
une « figure » du village,  passionné par l'histoire de sa commune.
              Pourquoi ce nom de Calèche ?

Ce surnom lui vient de son père, enfant de l’Assistance Publique, transféré de Paris à Blot l’Eglise,
dans une famille possédant une vache appelée « calèche ». L’enfant promenait la vache
et fut appelé de ce surnom ; Son fils Roland en a hérité.

 



Les XIX° et XX° siècles

Saint Hippolyte était un village agricole et vigneron : la commune était couverte de vergers
(pommiers de variété armoise) et de vignes. Mais contrairement à Riom ou Saint Bonnet
il n’existait pas de cabanes de vignes, ni de pigeonniers.
On ne fabriquait pas de cidre; les pommes étaient vendues et consommées en tant que fruits.
Le raisin était transformé en vin pour la vente, appelé « piquette » pour la consommation locale.
Au 19ème siècle Saint Hippolyte comptait 180 ha de vignes soit 32% des surfaces cultivées.
La commune est construite sur du tuf calcaire dans lequel sont creusées les caves.
 On dénombre, 110 cuvages  et 160 caves avec Rochepradière.
Chaque famille possédait en général une ou deux vaches et un cochon qui était élevé dans la soue;
la nourriture était versée depuis l'extérieur dans «le vidadou* »
 (* pierre taillée et percée en forme de goulot).
Il n’y avait pas assez de terres cultivables sur la commune et beaucoup d’habitants louaient des terres
sur Riom vers le quartier de Cerey et sur Ménétrol pour y cultiver du blé et du fourrage pour les bêtes.
Les hommes partaient souvent vers 4 heures du matin à pied, chaussés de sabots cloutés en emportant
leur repas, un casse-croûte, et remontaient au village le soir.
Ce fait est confirmé par un écrit du Maire de Riom "Etienne Clémentel" dans le journal;
" Je suis réveillé par le bruit sonore des sabots des Brayauds qui partent aux champs".
Les femmes avaient en charge les travaux d’entretien de la famille.
De plus, elles gardaient les vaches dans les prés en tricotant ou en cousant et s’occupaient de la traite.
Etienne Clémentel était Député, puis Ministre des Postes des Télégraphes et Télécommunication (P.T.T.)
Il créera le Compte Chèque Postal ( C.C.P) et le CCP N°1 lui sera attribué.
C'est lui qui fit construire un Sanatorium le " Centre Médical Clémentel" dont les 3/4 sont
sur le territoire de la commune et 1/4 sur la commune d'Enval.
Après une procédure administrative le Préfet attribuera le Centre Clémentel, à la commune d'Enval.

Granges anciennes

La période de la guerre

Le 2 septembre 1939, les cloches de l’église sonnent à 17 h
pour appeler à la mobilisation : L’instituteur dit à Roland Marius :
« ton père va partir à la guerre » Il ne reviendra que 6 ans plus tard
après un an de guerre et 5 ans en tant que prisonnier, déporté en Allemagne .
Comme dans toutes les familles du village, les hommes sont partis et les femmes
sont restées à la maison s’occuper des enfants, des tâches ménagères et aussi
des vergers, des vignes, des cultures, des bêtes, ….
Les enfants doivent travailler très jeune pour les aider.
Les jeudis, comme le dit Roland Marius, ils ne traînent pas dans les rues
mais taillent les vignes ou travaillent dans les champs.
A partir de 1942, la police française appelée milice réquisitionne des bêtes,
du foin, du vin… pour les allemands.
Sur les terrasses des hôtels Continental et Barthélémy à Châtel-Guyon,
sont placées des guérites avec des sentinelles armées de mitrailleuses
.
Les allemands entraient dans les maisons et les granges pour installer leur matériel de transmission pour les communications
.

Des évènements tragiques vont bouleverser la vie de ces deux villages.

En 1940 des réfugiés arrivent de Boulange (Moselle) et des familles s'installent
au village, dans une des famille la femme parle couramment l'allemand
elle travaille aux service des Allemands
au Continental (femme de ménage) .
Son mari est aux services de la milice, il est chargé de surveiller la nuit,
la ligne de chemin de fer Paris/Béziers, vers Ménétrol.

Le 26 juillet 1944, suite à des dénonciations les Allemands et la milice envahissent les villages.
Ils se rendent chez le Maire Michel Ravel qui habite Rochepradière et procèdent à plusieurs arrestations
Le maire- son fils Marcel- le secrétaire de Mairie Antony Morel- les cafetiers
Marius Laroche - Jean Adrien valette - et le buraliste Jean Blanchet. Puis comme le cite Michel Mialier
dans La Montagne ; ces six hommes sont enfermés au Continental;
Ces 5 otages sont ensuite conduits, au siège de la Gestapo à Chamalières.
Ils y sont interrogés, torturés puis emprisonnés à la caserne du 92 R.I.
Ils y rejoignent de nombreux autres otages dont l'Evèque de Clermont Monseigneur Piguet. Les 250
otages sont embarqués en hâte dans le dernier convoi vers l'Allemagne (vu l'arrivée des troupes alliées).
Le convoi est bloqué en gare de Riom pendant deux jours, les maquisards ont fait exploser la voie direction Vichy/Paris. les allemands tentent de devier le convoi sur la voie direction Gannat,
et une nouvelle explosion sur cette voie, le convoi est à nouveau bloqué. Alors ils mettent
les maquisards devant le fait; ils accrochent une plate- forme à l'avant du train, ils arrêtents et
installent plusieurs dizaines d'otages, les mettent en joug et là,.. le convoi peut repartir.

Cet arrêt en gare de Riom a permis aux familles des déportés de venir leur faire un dernier adieux.
Le surveillant
au service de la milice, évoque autour d'un verre avec des copains de rencontre,
que la nuit les maquisards, font sauter des voies. Il ajoute que si il les aperçoit il leur tirera dessus.
Le 6 août 1944 au matin vers 9 h. les maquisards se rendent chez ce surveillant,
qui est couché," il est assassiné". Sa femme demande aux Allemands de le venger.
Deux heures plus tard les troupes allemandes et la milice surgissent dans les deux villages .
Ils arrêtent les hommes, une quarantaine. Ils sont enfermés et roués de coups dans une salle,
puis ils sont relâchés sauf, 4 otages qui sont emmenés vers les carrières pour y être abattus.
La sœur d’un otage supplie les allemands de ne pas les exécuter et arrive à les sauver.
Mais les Allemands pillent et incendient les maisons des déportés, trois à Rochepradière,
dont celle du Maire,ils obllgent Madame Ravel a sortir de sa maison et sous la menace de leurs
armes, jettent deux bombes incendiaires sur la maison qui explose, dans le choc la machine à coudre
est projetée sur la grille de la terrasse. Puis ils détruisent deux autres maisons à Saint Hippolyte,
dont la mairie
qui se trouvait alors sur la place, face à l’actuel restaurant « La Papillote ».
(La mairie avait été installée dans un bâtiment agricole, transformé, surélevé et inaugurée en 1934).
Ils éloignent les habitants. Au début de l'après-midi les gens rentrent au village,
mais les allemands empêchent la population d’éteindre le feu à la mairie.
Les habitants ne rejoindront leurs maisons qu'un peu plus tard.
Ils sont très marqués par cet évènement et craignent de nouvelles représailles :
certains dorment dehors, d’autres dans des caves ou des cabanes.
Le bâtiment de la mairie , trop ébranlé est détruit.
Jean Blanchet est libéré après vingt jours. Les cinq autres déportés en captivité ne
reviendront pas. ils décèdent quelques mois plus tard, de fin 1944 à mars 1945
.

Après la guerre, c'est la période de la Reconstruction. 
Ces bâtiments ci-après sont payés dans le cadre
des dommages de guerre
- La mairie, à l’emplacement actuel, a été inaugurée en  mars 1957.
            - Une maison en pierre de Volvic non crépie, que l’on peut voir encore, (route de Riom).
  - L’ancienne boulangerie de Rochepradière.
- Une autre maison  à Rochepradière.

   
ex Mairie de Saint Hippolyte
L'Habitat


Une maison située place des Templiers semble être la plus ancienne du village : fenêtre Renaissance, sculptures de corbeaux, gargouilles canon.

Immeuble XVI°siècle dit "des Templiers" édifice le plus ancien du village
(une cheminée est décorée d'un blason daté de 1582)
Une petite fenêtre Renaissance est conservée en façade

.......................................La Maison de VIGNERON tout en hauteur
Cette maison restée longtemps en l'état, située au 6,rue Saint-Jean-d'En-Haut, est le type même
........ de la maison de vigneron de village.
Au rez-de-chaussée: le cuvage destiné à la vinification avec le pressoir, la grande cuve et l'outillage du vigneron.
Au premier étage: l'habitation du vigneron appelée "estre" auquel on accède
.....par un escalier droit en pierre de Volvic.
Au deuxième étage: le grenier prolongé par le "galetas" sorte d'auvent, ici à demi fermé,
......en planches, où l'on faisait sécher oignons, échalottes,aulx, haricots à battre, plantes médicinales, noix,
......javelles de paille de seigle pour attacher la vigne.
A côté du cuvage, l'entrée de la cave en sous-sol, destinée à la conservation du vin dans les tonneaux.
....................................La restauration récente de la maison a ajouté un balcon en bois, sur la façade.

L’alimentation en eau du village.

En 1902 des fontaines sont contruites-elles sont alimentées par une source située au lieu dit "sous clémentel".
En 1930/1931 suite à un captage d'une importante source à Volvic, et la réalisation de nouvelles canalisations
c'est l'alimentation des fontaines en eau de Volvic.
Puis cinq ou six ans plus tard ce sont les premières canalisations particulières qui équipent en eau courante, chaque foyer.

Au XIV°s.., les habitants de Rochepradière recoivent en don de la Comtesse de Chazeron 21 hectares de terre dans la forêt de Sans Sonci.
Ils y implantent des sapins pour servir à la construction et comme bois de chauffage
. (Voir page spéciale Sans Souci)